Couverture du n° 79 de L'Atelier du RomanL'Atelier du Roman n° 79

Un outsider nommé Perec

Ouverture

Vue d’aujourd’hui, la vie littéraire, artistique et intellectuelle françaises des années soixante et soixante-dix paraît une vaste arène où se croisaient et s’opposaient idéologies, courants esthétiques et chapelles avant-gardistes. La marmite socio-politique bouillonnait. Le désir d’anticiper le visage du monde à venir s’emparait de tous les esprits. Les années passaient. Les hostilités idéologiques se multipliaient. Finalement, pas un des mondes conçus in abstracto par les idéologues n’a été réalisé. Celui de Georges Perec, si. C’est aujourd'hui le nôtre.

L’arrivée de Trevor Cribben Merrill, Olivier Maulin et Théo Ananissoh complète l’équipe de nos chroniqueurs appartenant à huit pays différents. Question d’élargir le plus possible la vue sur l’actualité romanesque (à ne pas confondre avec communication). Question aussi d’accentuer le caractère dialogique et cosmopolite de la revue (à ne pas confondre avec mondialisation).

Il faut le répéter en toute occasion : nous ne faisons pas de dossiers. Nous discutons; et pas seulement entre nous. Ici sur Perec. Nous croisons nos lectures. Nous testons la capacité d’une œuvre à prendre part à nos apories et aux énigmes du monde. Et nous n’hésitons pas à publier des articles déjà parus afin de rendre la discussion plus pertinente et l’auteur plus familier.

Perec oblige, Philippe Raymond-Thimonga, celui qui signe et Jacques Jouet discutent d’un roman oulipien de ce dernier, publié en 2008.

Il y a six ans, nous avons fait un numéro intitulé «Le Rabelais des escholiers québécois» (no 54, juin 2008).
Le hasard a voulu que d’autres escholiers se manifestent pour tenter la même expérience avec Perec.

L’article de Didier Chiche sur la traduction de la littérature japonaise en français est sa communication au colloque qui a eu lieu à Tokyo, à la Maison franco-japonaise, au mois d’avril dernier. Ce colloque, présidé par Yoshinari Nishinaga, ancien directeur de la Maison du Japon, faisait partie des manifestations organisées pour célébrer les 90 ans de la Fondation Maison franco-japonaise, fondée par Paul Claudel. Titre: Traductions France/Japon. Nous tenons à remercier les organisateurs pour leur aimable invitation. Elle nous a permis de participer aux travaux des «passeurs». Nous sommes revenus de Tokyo avec le sentiment que la pensée japonaise (essais, traités, études) nous manque terriblement.

La partie «Critiques» c’est du collage. D’ici, on voit la mystique occidentale (Jean-Philippe Domecq). De là, la mystique orientale (Yves Lepesqueur). Au milieu, les guerres (Romaric Sangars).
Perec oblige, il est beaucoup question de consommation dans ce numéro. Cependant, à ceux qui aimeraient en savoir plus, nous suggérons l’acquisition de l’album de Sempé Information-consommation, paru en cette mémorable année 1968.

Les règles de la nouvelle rubrique «Au fil des lectures», inaugurée dans le numéro de mars, n’excluent nullement l’auto-lecture (François Taillandier). C’est la mise en distance qui compte.

Si la confusion cosmopolitisme/mondialisation persiste, il faut lire d’urgence l’article de Charlotte Abramovitch. Si non, ne le ratez quand même pas. Ça parle aussi des qualités architecturales de notre euro bien-aimé.
L. P.

Couverture du n° 79 de L'Atelier du RomanL'Atelier du Roman n° 79

Un outsider nommé Perec

Ouverture

Vue d’aujourd’hui, la vie littéraire, artistique et intellectuelle françaises des années soixante et soixante-dix paraît une vaste arène où se croisaient et s’opposaient idéologies, courants esthétiques et chapelles avant-gardistes. La marmite socio-politique bouillonnait. Le désir d’anticiper le visage du monde à venir s’emparait de tous les esprits. Les années passaient. Les hostilités idéologiques se multipliaient. Finalement, pas un des mondes conçus in abstracto par les idéologues n’a été réalisé. Celui de Georges Perec, si. C’est aujourd'hui le nôtre.

L’arrivée de Trevor Cribben Merrill, Olivier Maulin et Théo Ananissoh complète l’équipe de nos chroniqueurs appartenant à huit pays différents. Question d’élargir le plus possible la vue sur l’actualité romanesque (à ne pas confondre avec communication). Question aussi d’accentuer le caractère dialogique et cosmopolite de la revue (à ne pas confondre avec mondialisation).

Il faut le répéter en toute occasion : nous ne faisons pas de dossiers. Nous discutons; et pas seulement entre nous. Ici sur Perec. Nous croisons nos lectures. Nous testons la capacité d’une œuvre à prendre part à nos apories et aux énigmes du monde. Et nous n’hésitons pas à publier des articles déjà parus afin de rendre la discussion plus pertinente et l’auteur plus familier.

Perec oblige, Philippe Raymond-Thimonga, celui qui signe et Jacques Jouet discutent d’un roman oulipien de ce dernier, publié en 2008.

Il y a six ans, nous avons fait un numéro intitulé «Le Rabelais des escholiers québécois» (no 54, juin 2008).
Le hasard a voulu que d’autres escholiers se manifestent pour tenter la même expérience avec Perec.

L’article de Didier Chiche sur la traduction de la littérature japonaise en français est sa communication au colloque qui a eu lieu à Tokyo, à la Maison franco-japonaise, au mois d’avril dernier. Ce colloque, présidé par Yoshinari Nishinaga, ancien directeur de la Maison du Japon, faisait partie des manifestations organisées pour célébrer les 90 ans de la Fondation Maison franco-japonaise, fondée par Paul Claudel. Titre: Traductions France/Japon. Nous tenons à remercier les organisateurs pour leur aimable invitation. Elle nous a permis de participer aux travaux des «passeurs». Nous sommes revenus de Tokyo avec le sentiment que la pensée japonaise (essais, traités, études) nous manque terriblement.

La partie «Critiques» c’est du collage. D’ici, on voit la mystique occidentale (Jean-Philippe Domecq). De là, la mystique orientale (Yves Lepesqueur). Au milieu, les guerres (Romaric Sangars).
Perec oblige, il est beaucoup question de consommation dans ce numéro. Cependant, à ceux qui aimeraient en savoir plus, nous suggérons l’acquisition de l’album de Sempé Information-consommation, paru en cette mémorable année 1968.

Les règles de la nouvelle rubrique «Au fil des lectures», inaugurée dans le numéro de mars, n’excluent nullement l’auto-lecture (François Taillandier). C’est la mise en distance qui compte.

Si la confusion cosmopolitisme/mondialisation persiste, il faut lire d’urgence l’article de Charlotte Abramovitch. Si non, ne le ratez quand même pas. Ça parle aussi des qualités architecturales de notre euro bien-aimé.
L. P.

Sommaire

Couverture du n° 79 de L'Atelier du RomanL'Atelier du Roman n° 79

Sommaire

ouverture 7
À la une: Trevor Cribben Merrill 13
un outsider nommé perec
Francesca Lorandini, L’art de remplir un tiroir de la Bibliothèque nationale 21
Adrian Mihalache, Il faut toujours simplifier 27
Solange Bied-Charreton, L’inverse et le semblable 34
Patrick Roegiers, Balle au bond 40
Michael G. Kelly, Perec et la contrainte du réel ą ou l’horizon duc cartographe 49
Jacques Lemière, Qu’est-ce que filmer ce qui, du lieu, a eu lieu ? 57
Olivier Maillart, De la nature des Choses 63
Reynald Lahanque, Le temps des choses 71
Lakis Proguidis, Encore sur l’image 78
Marek Bienczyk, D’un qui cache les bouteilles 84
Le Perec des escholiers cherbourgeois
Julien Dumonteil, La maladie de L’Express 88
Rubis Bachelet, Lire Les Choses 93
Mathilde le Pécheur, Avouez-le, vous auriez fait la même chose ! 98
Lucien Labouille, Notre avant-garde post-perecquienne 101

Dates et Œuvres 107
À la une : Olivier Maulin 113

critiques
Jean-Philippe Domecq, Thérèse et Jean jouent-ils assez à Avila ? 121
Romaric Sangars, Premiers romans et dernières guerres – Pauline Dalmayer/ Slobodan Despot 130
Yves Lepesqueur, Hâfez contre les puritains 135

À la une : Théo Ananissoh 147

de près et de loin

Didier Chiche, La traduction, exercice de liberté – Traduire de la littérature japonaise en français 157
Jacques Jouet, Philippe Raymond-Thimonga, Lakis Proguidis, Parlons de Trois pontes 169
Charlotte Abramovitch, Le zouave du pont de l’euro 180

au fil des lectures
françois Taillandier, De l’Histoire 191