L'Atelier du Roman n° 114
Sempé pour toujours
Ce nouveau numéro de L’Atelier du roman est triplement commémoratif.
C’est un hommage à Sempé, un an après son décès. Ses dessins humoristiques, dont nous reprenons ici quelques-uns, accompagnent la revue depuis ses débuts.
C’est aussi l’expression d’une profonde amitié et de gratitude envers Milan Kundera, qui vient de nous quitter.
Et c’est aussi l’anniversaire des 30 ans de L’Atelier du roman, dont la devise fut, est et sera : la critique littéraire n’est pas une corvée mais un plaisir. En témoignent, une fois encore, les articles sur Sempé et Kundera, ainsi que nos chroniques.
Sommaire
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SOMMAIRE
L'Atelier du Roman n° 114
Sempé pour toujours
SOMMAIRE
Ouverture
Frédéric Pajak, Un goût d’éternité
Benoît Duteurtre, On dirait un dessin de Sempé
Philippe Delerm, Le regard de Sempé
Yves Hersant, Le petit chat noir
Denis Grozdanovitch, Sempé le bienfaiteur
Pavel Schmidt, Sempé, l’étoile
Philippe Garnier, Sempé, la solitude et le réel
Christian Pasturel, Bonjour Sempé !
Jacques Dewitte, À la recherche de l’art de Sempé
Fernando Arrabal, Offrande
François Taillandier, « La même longue étude »
Francesco Forlani, La banalité du bien
Frédéric Beigbeder, Le dernier dessin de Sempé
Lakis Proguidis, Sempé et les philosophes
Dates et œuvres
Milan Kundera, l’éternel romancier
Milan Kundera, Le 29 avril (reprise)
Milan Kundera, À bâtons rompus (reprise)
Lakis Proguidis, Variations Kundera
Un peu d’atelier
À la une
Théo Ananissoh
Olivier Maulin
Yves Lepesqueur
Au fil des lectures
Isabelle Daunais, Quelle est la bonne direction ? Ouverture
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OUVERTURE
L'Atelier du Roman n° 114
Sempé pour toujours
Terrible embarras devant la composition du présent numéro. Comment mettre ensemble des matières aussi disparates que l’hommage à Sempé un an après sa mort, la mort ce mois de juillet de Milan Kundera, les trente ans de L’Atelier du roman et les écrits libres et indépendants des chroniqueurs ? Je n’ai trouvé rien de mieux que de regrouper nos chroniques et les placer à la fin, après Sempé et Kundera. Question de montrer que le travail continue.
Sempé et Kundera… Ce sont les deux piliers de L’Atelier du roman.
Pour toujours.
Quant aux trente ans de la revue, contentons-nous de ce que Kundera disait à la sortie de son deuxième numéro. Ce texte est paru en avril 1994 dans le numéro spécial que Le Nouvel Observateur a publié pour fêter ses trente ans (!).
Un grand merci à Vera Kundera qui a autorisé cette reprise.
Hommage et expression d’infinie gratitude. Sempé a été un ami et un collaborateur de L’Atelier du roman depuis son quinzième numéro. Il participait jusqu’à la fin à nos «mardis» et il a assisté quelquefois à nos Rencontres annuelles. Ses dessins d’humour viennent à l’appui de notre idée que la critique littéraire n’est pas une corvée mais un plaisir.
L’œuvre de Sempé est immense. Son joyeux scepticisme et sa douce satire ont embrassé trois générations. Sa quarantaine d’albums et ses innombrables illustrations parues dans des revues et des livres constituent un ensemble artistique qui n’a pas son équivalent. Sempé est unique. Unique comme Tati. Unique comme son pays qui, à ses meilleurs moments, a su marier la profondeur de la pensée avec les joies de la vie. Sempé est aimé de tous, de tous les publics, de tous les âges. A-t-il besoin de commentaires ? Pour être connu, non, pour ne pas être cantonné dans son temps, si.
Sauf erreur de notre part, les cinq séries de dessins humoristiques que Sempé a faites pour L’Atelier du roman entre mars 2000 et juin 2001 ne sont pas reproduites. Les voici de nouveau, toutes assemblées dans la même publication. Titre de cet album imaginaire : Quelques fables.
À Kundera nous avons consacré le 100e numéro (mars 2020). Et nous continuerons d’en parler. Pour l’instant, écoutons-le. À part son texte susmentionné du Nouvel Observateur, nous reprenons ses «À bâtons rompus» du numéro 6 de L’Atelier du roman (printemps 1996). Il y a aussi un article de moi. L’idée de cet article m’est venue au mois de janvier dernier quand j’ai senti que la fin approchait. Une première ébauche (traduite par Simona Carretta) a paru en juillet 2023 dans la revue en ligne italienne Diacritica (n° 48).
Garder le cap est le titre d’un des derniers albums de Sempé. Nous essaierons.
L. P.